Issu d'une famille juive roumaine, il fut exclu en 1938 du lycée de Bucarest par les lois antisémites. Après avoir subi le pogrom de Bucarest en janvier 1941, il fut mis au « travail obligatoire » jusqu'au 23 août 1944, jusqu'à l'entrée de l’armée soviétique en Roumanie. C’est durant ces quatre années de guerre qu’il prit goût à la lecture et apprit à parler le français au contact, notamment, d'Isidor Goldstein, futur Isidore Isou (fondateur du lettrisme), et avec lequel il fonda la revue Da [« Oui »], revue d’art et de littérature éditée fin 1944. Da fut rapidement interdite par la censure en vigueur.
En 1947, il quitta la Roumanie et, comme beaucoup, utilisant la filière des « camps de personnes déplacées » passant par la Hongrie, l'Autriche et l'Italie, il entra en France un an plus tard.
Dans un vidéo intitulé "La construction de la personne par Boris Cyrulnik", il est question de Serge Moscovici.
Cyrulnik explique que Moscovici avait offert à ses élèves de choisir une pastille auto-collante jaune ou bleue et de l'appliquer sur eux.
Moscovici a ensuite suspendu le cours, une fois, deux fois et la troisième fois, il a demandé aux élèves de décrire ceux qui ne portaient pas la même couleur de pastille qu'eux.
Les réponses disaient TOUTES que les porteurs de l'autre couleur de pastille avaient des comportements étranges, n'étaient pas sympathiques et ne "pensaient pas comme nous".
C'est à dire qu'un phénomène de différenciation s'était fait, fondé... sur rien.
Vous voyez à quel point ce petit jeu de la division peut devenir dangereux.
On voit que les élèves faisaient une projection sur l'autre donc, la conclusion pratique est que plus on se rencontre, moins il y a de préjugés.
Pour en savoir plus à propos de Serge Moscovici:
- Serge Moscovici, père fondateur de l’écologie politique (1925-2014)
- Serge Moscovici : de la Shoah à la psychologie sociale
- Notice de l'EPHE, à propos de Serge Moscovici
- Mort de Serge Moscovici, esprit brillant de la pensée écologique
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